La Loi sur les Indiens et les pensionnats | Facing History & Ourselves
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Graphic from cover of "Stolen Lives: The Indigenous Peoples of Canada and the Indian Residential Schools."
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La Loi sur les Indiens et les pensionnats

Comprenez l’histoire derrière la législation et les politiques élaborées par le gouvernement du Canada au XIXe siècle, dont l’objectif était de déposséder culturellement les Peuples Autochtones et de les assimiler.

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Language

French — CA

Grade

6–12
  • Genocide

Overview

About This Chapter

Dans les chapitres précédents, nous en avons appris davantage sur les idées fausses que les Européens ont utilisées pour catégoriser les Peuples Autochtones en Amérique du Nord. Ce chapitre examine la façon dont certaines de ces idées ont été mises en action après la Confédération en 1867.

  1. Quelles étaient les hypothèses sous-jacentes de la loi sur les Indiens?
  2. Quels étaient les objectifs des pensionnats autochtones?
  3. Qu'est-ce que les objectifs des pensionnats peuvent nous dire sur les idées européennes concernant les cultures autochtones? Quelles ont été les conséquences de ces idées sur les Peuples Autochtones?

This chapter is from the La Loi sur les Indiens et les pensionnats section of Vies volées and includes:

  • 1 historical background
  • 2 readings
  • Connection questions

L'objectif central de notre loi a été d'en finir avec le système tribal et d'assimiler totalement les Indiens au reste de la population du Dominion aussi rapidement qu'ils peuvent changer. –Sir John A. Macdonald, 1887

Dans les chapitres précédents, nous avons parlé des idées fausses que les Européens ont utilisées pour catégoriser les Peuples Autochtones en Amérique du Nord. Ces catégories préjudiciables sont rapidement devenues déterminantes dans la gestion et le contrôle de ces nations; en effet, elles ont fourni une excuse pour déplacer les Premières Nations (et les Métis ) et les ôter du chemin des colons européens. Dans ce chapitre, nous examinerons la façon dont certaines de ces idées ont été mises en action après la Confédération en 1867.

Dans les années 1870, avec la colonisation européenne et le déplacement des Premières Nations dans les réserves en cours, le gouvernement du Dominion a fait face à plusieurs dilemmes : Y avait-il une solution aux problèmes vécus par les Peuples Autochtones, dont plusieurs étaient poussés au bord de la famine sur de petites terres improductives par la violence européenne? Quelles étaient les solutions à long terme, mises à part la charité et l'aide humanitaire d'urgence (que le gouvernement était souvent forcé d'offrir, quoique avec réticence)? Ces solutions étaient-elles compatibles avec les intérêts des colons ou préjudiciables pour ceux-ci?

En plus des traités , qui étaient souvent signés sous la contrainte par les différentes Premières Nations, le gouvernement a adopté la loi sur les Indiens pour officialiser ses relations avec les Premières Nations. Dans le cadre de cette loi, le gouvernement a également tourné son attention sur l'éducation. À l'époque, de nombreux Européens croyaient qu'avec le temps et l'éducation occidentale, les Peuples Autochtones allaient s'assimiler à la société des colons, ce qui constituait un changement positif à leurs yeux. Aujourd'hui, ce qu'ils considéraient comme un progrès est reconnu comme une tentative d'éradiquer les cultures autochtones . Dans un article désormais célèbre, le spécialiste des pensionnats John Milloy affirme que la loi sur les Indiens a réussi à supprimer les formes autochtones d'auto-gouvernance et a fait des Premières Nations les pupilles du gouvernement canadien. Il écrit : « Pendant le siècle qui a suivi, les gouvernements fédéraux successifs, libéraux et conservateurs, par l'entremise de modifications à la loi de 1869 et de nouvelles lois, ont établi de façon de plus en plus détaillée une structure coloniale qui a fait passer le contrôle des peuples et des collectivités des Premières Nations aux mains du ministère des Affaires indiennes ». 1

De nombreuses options pour imposer l'éducation européenne aux Peuples Autochtones ont été essayées avant la fédération, notamment les écoles de travaux manuels, les écoles de jour et les écoles résidentielles. La plupart si ce n'est l'ensemble de ces écoles étaient dirigées par des églises chrétiennes, qui enseignaient la religion dans différentes mesures, en plus d'enseigner l'agriculture et des métiers. Le gouvernement a finalement choisi les écoles résidentielles, ou les pensionnats autochtones, comme institution la plus importante pour assimiler les Peuples Autochtones au Canada. La caractéristique la plus distinctive du système de pensionnats autochtones était qu'il arrachait les enfants autochtones à leur famille et les plaçait sous la responsabilité de parfaits étrangers souvent hostiles, les instructeurs religieux des pensionnats.

  • Premières Nations Premières Nations: Les Premières Nations vivent en Amérique du Nord depuis des dizaines de milliers d'années. Aujourd'hui, le terme fait référence aux quelque 617 communautés différentes, traditionnellement formées d'environ 400 personnes. Ces nations affichent une grande richesse et une grande diversité d'identités, de cultures et de coutumes. Plusieurs voient l'Amérique du Nord comme leur patrie traditionnelle et ne reconnaissent pas certains aspects de la souveraineté des États-Unis et du Canada. Avec les Métis et les Inuits, les Premières Nations font partie d'un plus grand groupe officiellement appelé Peuples Autochtones du Canada.
  • Métis Métis: Le terme décrit de façon générale les descendants d'ancêtres européens et des Premières Nations. Au sens plus restreint, Métis fait seulement référence aux descendants des peuples des Premières Nations et des colons français au Manitoba. L'histoire des Métis est le reflet du brassage culturel des différentes façons de vivre pendant la période de la traite des fourrures en Amérique du Nord au dix-septième et au dix-huitième siècles. Éventuellement, ces descendants ont développé une langue, une culture et des traditions différentes.
  • réserves réserves: Principal outil d'une stratégie coloniale typique, les réserves étaient de petites zones pratiquement inhabitables où les colonisateurs cherchaient à gérer les peuples qu'ils dépossédaient. Au Canada, dans les années 1850, une série de lois a été adoptée pour redéfinir les frontières des collectivités des Premières Nations, leurs propriétés et leur occupation du territoire, ce qui a accru la pression de déménager dans des réserves. Le manque d'investissements et les mauvais services gouvernementaux ont exacerbé l'isolement des Premières Nations, ce qui a entraîné le déclin économique de plusieurs réserves, et a fait augmenter le taux de violence et les crimes dans celles-ci.
  • traités traités: Un traité est un accord juridiquement contraignant entre deux nations souveraines. Au Canada, différents traités entre les Premières Nations et la Couronne britannique ont été signés au fil des décennies. L'intention de plusieurs traités était de créer un système au sein duquel les Premières Nations allaient partager le territoire avec la société colonisatrice, tout en conservant leur autonomie et leurs droits inhérents au territoire et aux ressources.
  • loi sur les Indiens loi sur les Indiens: Promulguée par le gouvernement fédéral en 1876, la loi sur les Indiens regroupait toutes les lois précédentes sur les Premières Nations et les a fait passer sous juridiction fédérale. Cette loi a créé le terme Indien en tant que catégorie juridique et a défini le statut d'Indien (Indien inscrit), qui excluait les Inuits et les Métis. Elle a donné au gouvernement, par l'entremise du ministère des Affaires indiennes, le pouvoir de créer des lois et des politiques concernant les « Indiens » et les « affaires indiennes » comme l'appartenance, l'infrastructure et les services des réserves, les systèmes de gouvernance, la culture et l'éducation.
  • autochtones autochtones: Terme dont l'étymologie est liée au terme latin du milieu du dix-septième siècle aborigines, qui signifie « premiers habitants ». Autochtone est le terme juridique privilégié au Canada pour le grand groupe diversifié des Premières Nations, des Métis et des Inuits.
  • 1John Milloy, « Indian Act Colonialism: A Century of Dishonour, 1869–1969 », National Centre for First Nations Governance, 2008, consulté le 8 mai 2015.
  • système de pensionnats autochtones système de pensionnats autochtones: Au début de 1883, le gouvernement fédéral cherchait un système pour enrôler les enfants autochtones dans les écoles. Le système de pensionnats faisait partie d'un programme plus vaste du gouvernement visant à assimiler les Peuples Autochtones à la société colonisatrice par le biais de l'éducation. S'appuyant presque exclusivement sur les églises pour fournir des enseignants, des administrateurs et des instructeurs religieux, le système a été gravement sous-financé et marqué par des normes inférieures d'éducation et de réussite : négligence, malnutrition, abus et maladies étaient monnaie courante. Au cours des dernières années, des chercheurs ont découvert que certaines écoles menaient également des expériences médicales dangereuses. On estime que plus de 6 000 élèves sont morts en raison de la maladie ou des abus pendant qu'ils fréquentaient de force ces établissements. Sur une période de 150 ans, le gouvernement et les églises ont dirigé près de 150 écoles où environ 150 000 jeunes autochtones ont été inscrits de force.

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— Claudia Bautista, Santa Monica, Calif